Le plan de trésorerie prévisionnel est un outil de gestion financière essentiel pour toute entreprise. Il permet de prévoir les flux de trésorerie sur une période donnée, généralement de 3 à 12 mois, et d’assurer ainsi la bonne gestion de la liquidité de l’entreprise. Un plan de trésorerie bien établi permet de prendre des décisions éclairées, d’anticiper les besoins de financement, de gérer les excédents et d’éviter les risques de défaillance financière. Mais comment établir un plan de trésorerie prévisionnel efficace ? Cet article vous guide à travers les étapes clés pour élaborer un plan de trésorerie solide et pertinent.
1. Comprendre le rôle du plan de trésorerie prévisionnel
Un plan de trésorerie prévisionnel a pour objectif principal de prévoir les flux entrants et sortants d’argent au cours d’une période donnée. Contrairement à un bilan ou un compte de résultat, qui sont des outils comptables passés ou actuels, le plan de trésorerie a une vocation prospectiviste. Il permet de mieux comprendre l’évolution des liquidités de l’entreprise et d’anticiper d’éventuels décalages entre les encaissements et les décaissements.
Le plan de trésorerie permet de répondre à plusieurs enjeux cruciaux :
- Anticipation des besoins en fonds de roulement : savoir quand et combien d’argent il sera nécessaire pour financer l’exploitation de l’entreprise.
- Prévision des excédents de trésorerie : identifier les périodes où l’entreprise disposera d’un excédent de liquidités.
- Prévention des risques de manque de trésorerie : éviter les moments où l’entreprise pourrait se retrouver à court de liquidités.
2. Collecter les informations financières nécessaires
Pour établir un plan de trésorerie prévisionnel efficace, il est essentiel de recueillir et d’analyser plusieurs types d’informations financières, telles que :
- Le chiffre d’affaires prévisionnel : sur la base des prévisions de ventes et des contrats existants, vous devez estimer le chiffre d’affaires attendu sur la période du plan.
- Les créances clients : il est crucial d’identifier les délais de paiement des clients pour prévoir les flux de trésorerie entrants. Une estimation des créances à recevoir permet d’ajuster la prévision des encaissements.
- Les charges et dépenses : listez toutes les charges récurrentes (salaires, loyers, assurances, etc.) et les dépenses exceptionnelles éventuelles. Il est important de prévoir les dates exactes des paiements afin d’éviter les surprises.
- Les investissements : si l’entreprise prévoit des investissements importants (achats de matériel, immobilier, etc.), ceux-ci doivent être intégrés dans le plan de trésorerie, en tenant compte des échéances de paiements.
En résumé, plus vous aurez de données précises et réelles sur vos revenus et dépenses futurs, plus votre plan de trésorerie sera fiable.
3. Identifier les flux entrants et sortants
Les flux entrants de trésorerie correspondent à tout l’argent que l’entreprise recevra pendant la période prévisionnelle. Les principales sources de flux entrants sont :
- Les ventes de biens ou de services : en fonction des prévisions de ventes.
- Les encaissements des créances clients : les paiements des clients pour les produits ou services déjà livrés.
- Les financements externes : tout apport de capital, prêt ou subvention qui peut générer des flux entrants.
Les flux sortants représentent toutes les dépenses prévues par l’entreprise durant la période. Les principaux flux sortants sont :
- Les charges fixes et variables : salaires, loyers, achats de matières premières, etc.
- Les investissements : achat d’équipements, de matériels ou de biens immobiliers.
- Les remboursements d’emprunts : échéances de prêts à rembourser.
4. Élaborer une prévision mensuelle des flux de trésorerie
Pour établir un plan de trésorerie prévisionnel, il est recommandé de le faire de manière mensuelle, ce qui permet d’avoir une visibilité plus précise sur les périodes à risque. La prévision mensuelle permet de mieux anticiper les pics de dépenses ou les moments où les encaissements seront plus faibles. Voici les étapes pour élaborer la prévision :
- Estimation des encaissements : il est important de définir, mois par mois, les encaissements attendus, en tenant compte des délais de paiement des clients et des contrats de vente.
- Estimation des décaissements : pour chaque mois, listez les charges et dépenses à venir. Assurez-vous d’intégrer les dépenses exceptionnelles ou ponctuelles.
- Calcul du solde de trésorerie mensuel : une fois les encaissements et les décaissements estimés, calculez le solde de trésorerie pour chaque mois. Ce solde représente la différence entre les encaissements et les décaissements. Il vous permettra de savoir si vous disposez d’un excédent ou d’un déficit de trésorerie.
5. Anticiper les variations saisonnières
Certaines entreprises connaissent des variations saisonnières importantes de leurs flux de trésorerie, par exemple en raison de la nature de leurs activités (secteur touristique, retail, etc.). Il est essentiel de tenir compte de ces variations dans le plan de trésorerie. Une entreprise peut par exemple encaisser plus de revenus pendant une période de forte activité (vacances, fêtes de fin d’année) et avoir des dépenses supplémentaires (stock, salaires, etc.).
Il est donc crucial de prévoyez ces pics et creux de trésorerie en fonction de la saisonnalité de l’activité de l’entreprise. Un plan de trésorerie bien ajusté doit refléter ces variations pour mieux gérer la liquidité disponible.
6. Intégrer les besoins en financement
L’un des objectifs du plan de trésorerie est de prévoir les besoins en financement de l’entreprise. Si le solde de trésorerie est négatif pendant une période donnée, l’entreprise devra envisager des solutions de financement pour combler ce manque. Ces solutions peuvent être :
- Le recours à un découvert bancaire.
- L’emprunt auprès des banques.
- L’émission d’actions ou d’obligations.
En identifiant les périodes où des besoins de financement sont prévisibles, vous pourrez mettre en place des solutions en amont, afin de ne pas vous retrouver dans une situation de manque de liquidités.
7. Mettre en place des indicateurs de suivi
Une fois le plan de trésorerie établi, il est important de le suivre régulièrement et de comparer les prévisions avec les réalisations. Ce suivi vous permettra d’identifier les écarts et d’ajuster rapidement vos stratégies financières si nécessaire. Les indicateurs à suivre peuvent être :
- Le solde de trésorerie mensuel.
- Le ratio de liquidité (disponibilité des liquidités par rapport aux dettes à court terme).
- L’évolution des créances clients et des dettes fournisseurs.
8. Utiliser un outil de gestion adapté
Pour établir et suivre votre plan de trésorerie de manière optimale, vous pouvez utiliser des outils de gestion financière, tels que des logiciels de comptabilité ou des tableurs (Excel, Google Sheets). Ces outils permettent de créer des modèles de prévisions et de suivre les flux de trésorerie en temps réel.
Conclusion
Un plan de trésorerie prévisionnel efficace est un outil essentiel pour assurer la viabilité financière de votre entreprise. En anticipant les flux de trésorerie, vous pourrez prendre des décisions éclairées, éviter les crises de liquidités et optimiser la gestion de vos ressources financières. Pour établir un plan de trésorerie solide, il est important de recueillir des informations financières précises, d’estimer les flux entrants et sortants, de prévoir les variations saisonnières et de suivre régulièrement les indicateurs clés. Grâce à une bonne planification et à un suivi rigoureux, vous assurerez la stabilité et la croissance financière de votre entreprise.